Et les enfants des écoles ? A Cesancey, commune du Sud-Revermont (à 7 km de Lons) qui a perdu son bibliobus l'an dernier, par la grâce de son appartenance à la communauté d'agglomération de Lons-le-Saunier, on a expliqué aux parents d'élèves furieux que les maîtresses n'avaient qu'à prendre sur leur temps libre pour aller faire le plein de livres dans le coffre de leur voiture, le mercredi après-midi.
Ah oui, c'est sûr, elles n'ont que ça à faire, les enseignantes : remplacer un service public qui marchait bien en prenant leur propre voiture. Bref, sur les trois caisses de livres du fabuleux dépôt, il faut déjà en enlever une pour les écoles.
Et qui va le gérer, ce dépôt ? Qui va tenir le compte des emprunts ? Trouver une retraitée bénévole pour tenir une permanence un après-midi par semaine, c'est toujours possible. Mais gérer un fichier d'emprunts, c'est aussi se retrouver responsable en cas de manquants. Chère mamie bénévole, il vous manque un livre de recettes à 49€ le jour de la restitution, et qui est responsable ?
Sachant qu'en moyenne, les clients du bibliobus empruntent une vingtaine d'ouvrages chacun (à Cesancey, les gens repartaient avec des sacs à provision remplis), le petit cahier de la mamie va vite devenir un splendide catalogue - qui devra également gérer les réservations en ligne et les prolongations d'emprunt. La mamie va y passer ses nuits, à pointer qui veut quoi, qui garde quoi...
Témoignage déposé sur le site de notre pétition par un lecteur qui sait de quoi il parle, lui... |
Bref, le bénévolat, c'est bien gentil, mais ça ne vaut pas le conseil d'un bibliothécaire qui connaissait son fond, et qui savait conseiller les lecteurs. C'est tout de même un métier, de composer un assortiment de livres pour un bibliobus. Un jour, nous avons pu comparer deux tournées différentes, de communes voisines mais pas desservies pareil.
Eh bien, le fonds des livres d'une des deux tournées semblait plus intellectuel que l'autre davantage axé sur la littérature populaire. Chaque bibliothécaire panachait son assortiment aussi en fonction de ses goûts et de ses lecteurs, visiblement. Qui saura faire ce précieux travail ?
Les livres, ce ne sont pas des poireaux, ils ont chacun une particularité, et ce n'est pas de les entasser par bottes de dix en prenant le bout de chaque rayon qui commence en "AV" qui palliera le choix du bibliothécaire. Pour les disques, pareil, on espère que la personne responsable du choix a des goûts éclectiques, variés, et qu'elle s'y connaît en musiques du monde, comptines pour enfants, opéra et hard-rock. Ma pauvre mamie, on vous souhaite bien du courage.
On lâchera rien du tout! Et pas de négociation!
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